Ça y est, je suis parti ! Passer quelques mois à Taiwan pour apprendre le Mandarin, un projet qui me trottait dans la tête depuis 2010, date de ma première découverte de ce pays.
Mais il faut dire que ça a failli ne pas être aujourd'hui...
Arrivée à 11h45 à Charles de Gaulle, pour un départ à 14h c'est honnête ! Une dame d'Air France me demande où je vais. Hanoi, puis Taipei. La dame prend mon billet électronique, puis prend un air désolé en m'indiquant une file de gens qui attendent, le téléphone vissé à l'oreille ou les doigts agités dans l'écriture de messages... "Votre avion a eu un problème technique, le vol est annulé..."
S'en suivent deux heures à attendre qu'on veuille bien me redonner un vol qui correspondra avec mon second vol de Hanoi à Taipei... Entre temps, j'ai rencontré deux compagnons voyageurs dans la même galère que moi, et comme on rame dans la même direction, et contre les mêmes courants, c'est tout naturellement que nous restons ensemble. Nicolas part à Taiwan avec sa copine qui est taïwanaise, à terme il espère s'installer là bas avec elle. Il a pas mal bougé, on sent en discutant avec lui cette bougeotte du back-packer. Maxence est dans la même mouvance, il part faire son stage de marketing à Tainan, dans le sud de l'île. Pareil, il a pas mal roulé sa bosse.
Tous les deux sont très sympas et leur compagnie n'aura vraiment pas été de trop dans les longues heures d'attente.
D'un avion prévu à 14h, nous sommes passés à 18h, 18h30, 19h30, 45... ah, 18h45. Ce sera l'heure finale de l'embarquement, après vérification technique de l'engin. Après avoir passé l'après-midi à discuter et à regarder Rolland Garros en muet dans la zone internationale en consommant les 16 euros généreusement attribués par Air France pour manger (sachant que le moindre jambon frites coûte environ 14 euros, et la boisson de 33cl 3 euros et des bananes...), j'embarque enfin !
Là encore, le grand n'importe quoi, la journée de la lose continue ! Mon siège... a déjà été attribué... J'en informe un stewart qui, à voir la liasse de coupons d'embarquement qu'il a en main, semble avoir à gérer le même problème avec la moitié des passagers de l'avion ! Le pauvre, excédé, regarde la rangée derrière moi et voyant que personne ne l'occupe, me glisse avec un clin d'oeil : "you can seat here" !
Me voilà donc en route pour Hanoi, assis près du hublot, attendant mon repas !
A ma droite, les nuages et le ciel changent à mesure que mon avion vole pour rattraper la nuit.
Bleu, blanc, rose, orange, l'horizon explose, puis tout s'assombrit très vite.
Ne reste que la lumière blanche sur l'aile, petite loupiote,
et la lune,
veilleuse du ciel.
J'aime voler sur de longues distances, pas pour les films, mais pour voir le jour se lever, se coucher... Dans un sens, on a l'impression de remonter le temps, dans l'autre, on fait un vol vers le futur, on l'accélère.
Dans tous les cas, la Terre est décidément très belle vue du ciel.
Regarder la Terre du ciel la nuit, c'est comme contempler le ciel nocturne à l'envers.
Les lueurs des villes, lucioles créées par l'humain,
une myriade de constellations inconnues
sur cette toile sombre.
Ce spectacle me fascine.
06/06/ 2014 - 2h39 du matin.
Le jour se lève sur le monde. Simplement, s'imprégner de la beauté de ce qui défile au travers de mon hublot, alors que mon avion dort et que les stewarts et hotesses me demandent sans cesse de rabaisser mon rideau...
Sous mes pieds, tout de brume et d'ocre, défile l'Himalaya.
Sous mes yeux, tout de bleu, à l'infini, défile le ciel.
Graver chaque crête, chaque repli, quelque part dans ma mémoire. Dans ce que je vois, rien d'anodin, juste la grandeur du monde; en être conscient...
Escale à Noi Bai, aéroport international de Hanoi. 5 heures à passer dans la zone internationale moite et trèès chaude... Au retour, ce sera 8h30, autant prendre de bons repères tout de suite ! Heureusement le wifi du Burger King est gratuit et le restau est climatisé. Prévoir des films ou des choses à faire pour le retour...
Notre vol pour Taipei est cette fois à l'heure, un petit avion très bien équipé, pas grand monde à l'intérieur, donc l'embarras du choix pour nos places assises. L'idéal pour profiter d'un incroyable coucher de Soleil.
C'est fou comme elle se couche vite, cette grosse tête rouge, quand on vole dans le sens de la nuit !
En tout, avec l'attente, j'aurai mis 31 heures pour faire Paris-Taipei... Content d'être arrivé ! L'auberge où je loge est très propre et bien équipé, bien qu'un peu trop grande à mon goût, mais on verra ! Je prends mon petit déjeuner en rechargeant les batteries de mes divers appareils avant de partir visiter le quartier !
Take care les gens, et à très vite ! :)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire